A l’occasion d’une randonnée dans le parc National du Mercantour, nous avons choisis un itinéraire bien particulier. La Vallée des Merveilles, sur deux jours en totale autonomie.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas la Vallée des Merveille, il s’agit d’une zone qui doit son nom à plusieurs milliers de gravures rupestres (gravures sur les murs de cavernes ou de rochers). Ce gravures millénaires datent de la préhistoire. Dominée par le mont Bego, la vallée des Merveilles est un endroit presque magique où s’enchaînent forêts denses et paysages lunaires.

Itinéraire Vallée des Merveilles

  • Départ depuis le parking après le hameau de Casterino
  • Remontée de la vallée de la Valmasque
  • Pause déjeuné au refuge de la Valmasque
  • Direction le lac du Basto pour y passer la nuit
  • Traversée de la baisse de la Valmasque
  • Traversée de la Vallée des Merveilles jusqu’au refuge
  • Pause déjeuné au refuge des Merveilles
  • Retour au Lac de Mesches pour récupérer la deuxième voiture laissée là la veille et récupérer la première voiture au parking du départ.

Ce circuit de randonnée est donné pour 8h30 de marche sur les guides papiers. Si comme moi vous n’êtes pas un randonneur (ou une randonneuse) régulier(ère), prévoyez un peu plus.

Ralentis par le poids du matériel et par mon niveau de randonneur débutant, nous avons marché près de 12 heures sur deux jours.

Matériel pour la Vallée des Merveilles

Justement, concernant le matériel, j’ai fais l’erreur de beaucoup trop me charger ce qui a considérablement ralentis notre progression… Voici une petite liste de ce que j’ai emporté. Je vais classer en deux postes ce que j’ai emporté. Le premier, ce qui m’a réellement servis, et dont je ne pourrais me passer lors de ma prochaine randonnée bivouac. Et ce qui ne m’a pas ou peu servi et que je n’emporterais pas la prochaine fois.

Les indispensables

  • Sac à dos Millet Ubic 40
  • Sac de couchage Millet Baikail 1100
  • Matelas de camping Trigano avec pompe intégrée
  • Réchaud camping gaz
  • Popote en alu
  • Couverts en alu
  • Couteau
  • Tire bouchon (limonadier)
  • Bol hermétique en plastique
  • Tente Arpenaz 3 Fresh And Black (Elle va subir quelques optimisationsd’ici la prochaine rando)
  • 1 tee shrit de rechange
  • 1 paire de chaussettes de rechange
  • un caleçon de rechange
  • Une batterie USB
  • Un téléphone protable
  • Une lampe frontale
  • Une lampe de tente Décathlon (je vais toutefois la remplacer par un modèle plus léger de chez Chullanka)
  • Une gourde d’1L5
  • Une gourde de 0,5l
  • Une polaire
  • Un Hardshell
  • Tongs (remplacement par des sandales de piscine néoprène)
  • Nourriture
  • Couverture de survie jettable
  • Trousse de premiers secours

Le superflu

  • Appareil photo reflex + 3 objectifs
  • Trepied photo (remplacement par un mini trepied largement suffisant)
  • Pelle/Pioche pliable
  • Deuxième batterie USB
  • Pantalon de rechange
  • Pull de rechange

Vous me diriez qu’il est dommage de ne pas emporter l’appareil photo lors d’une randonnée à la Vallée des Merveilles car c’est utile d’immortaliser ces instants, ces paysages qui font qu’on en prend plein les yeux. Et Je suis entièrement d’accord. Mais de nos jours, les smartphones font de très jolies photos et s’encombrer de presque 2kg de matériel, c’est beaucoup. Alors moi qui ne suis pas un photographe de haut vol, j’estime que mon smartphone est amplement suffisant.

Pour la petite anecdote, mon manque de pratique, le sur-poids (du sac et le miens :p ) m’ont couté deux petits malaises hypoglycémiques lors du premier jour. Bon j’ai fais l’erreur de pas faire de petit déjeuné conséquent et ça aide pas… Et le poids du sac m’a considérablement ralenti tout au long du week-end.

Premier jour – Casterino – Lac du Basto

Nous étions un petit groupe de 7 personnes pour cette randonnée. Venant de différents endroits nous nous étions donnés rendez-vous à 7H30 au péage de la Turbie pour finir la route ensemble et laisser la première voiture au point d’arrivée au Lac des Mesches.

Nous avons donc commencé notre ascension sur un chemin de pierres. Sorte de piste 4×4 pendant près d’un kilomètre. Nous bifurquons ensuite sur une sentier plus étroit en direction du refuge de la Valmasque.

Vallée des Merveilles - en direction du refuge de la Valmasque

Le chemin traverse une forêt de conifères. Il longe un petit court d’eau et nous offre des paysages majestueux, sommets, chutes d’eau, et prairies verdoyantes.

Arrivés au refuge de la Valmasque, nous faisons une petite pause déjeuné, les pieds dans le lac Vert histoire de se rafraîchir un peu. Malgré l’altitude, la température est élevée. On sent bien le mois d’aout…

Lac Vert et refuge de la Valmasque, uniquement accessible à pied.

Après avoir fait le plein d’eau et de forces, nous repartons par un petit sentier escarpé à flanc de montagne pour regagner le lac suivant, il s’agit du lac Noir. Ce lac enclavé entre les montagnes offre un paysage somptueux. Après une courte pause photos, nous continuons d’avancer pour rejoindre notre point de bivouac pour la nuit. Il s’agit du plus grand des 3 lacs, le lac du Basto.

Au pied de la baisse de Fontanalbe et de la baisse de la Valmasque, il offre un panorama exceptionnel et un emplacement accueillant pour y mettre les 4 tentes.

Après avoir déposé les sac et laissé ceux qui étaient trop fatigués pour aller escalader le petit sommet tout proche et faire quelques photos des trois lacs qui s’enchaînent.

Lac du Bast - Cairn à la Vallée des Merveilles

Cette courte ballade de 30 minutes terminée, nous redescendons sur le camp de base pour nous rafraîchir un peu dans l’eau du lac et préparer le campement.

Étant dans le parc National du Mercantour, il nous était impossible de monter les tentes avant 19 heures. C’est la lois. Alors nous avons commencé par faire le plein d’eau. Pour ce faire, nous avons simplement fait bouillir l’eau du lac pendant quelques minutes. Cela suffit à la rendre potable sans pour autant enlever le goût désagréable. Ce n’est pas bien grave, nous ne sommes pas là pour faire des chichis.

Quand vint l’heure nous avons monté les tentes et commencé à manger. Un repas chaud bien mérité, un bon vin rouge et du fromage. Un peu de génépi pour finir le repas et nous voilà bien !

Lac du Basto - lieu de Bivouac Privilégié dans la vallée des Merveilles

Après une tentative foireuse de photos nocturnes, nous allons nous coucher pour essayer de récupérer un peu de cette première journée bien fatigante.

La nuit

Bien qu’équipés et protégés du froid, nous ne nous attendions pas à passer la meilleure nuit de notre vie.

Et la Vallée des Merveilles nous a bien fait comprendre que nous n’étions pas à notre place. Aux alentours de 4h du matin, le tonnerre à commencé à gronder, la pluie s’est abattue sur les toiles des tentes réveillant l’ensemble des petits campeurs. Au bout d’un certain temps, le vent s’est inviter à la partie nous rabattant les toiles sur le visage.

Après une heure, ou peut être deux, la météo finit par se calmer et nous avons pu finir notre nuit sans trop de perturbations. Seulement quelques petits chamois venus renifler les popotes laissées dehors pour la nuit.

Le deuxième jour – Lac du Basto – Lac des Mesches

Après cette nuit relativement chaotique, nous nous éveillons aux premières lueurs du jours. Réveillés par les cris d’une de nos accompagnants qui avait fait un cauchemar… Tant pis pour la grasse mat’.

Après avoir égoutté et étendu les toiles de tentes pour qu’elles sèchent, nous prenons un petit déjeuné consistant (thé/café, jus d’orange, biscuits et barres de céréales…).

Il est 7h30 le soleil commence à pointer son nez par dessus le cirque qui nous entoure. Il est temps de plier le camp et de se mettre en route.

Nous prenons donc la direction de la baisse de la Valmasque, qui comme son nom l’indique, n’est pas basse du tout et nous force à une ascension relativement raide dès le matin.

Ce sentier rocailleux nous offre toute fois la possibilité de croiser de très près quelques petits chamois peu craintifs d’admirer un panorama exceptionnel.

Baisse de la Valmasque - Panorama exceptionnel sur le lac du Basto à la Vallée des Merveilles

L’ascension depuis le lac nous prendra près d’une heure et demi. Au somment de celle ci et après avoir pris quelques petites photos, nous croisons un homme seul qui semble être un randonneur aguérit et qui nous dit sympathiquement de forcer le pas car la pluie devrait faire son retour dans la matinée.

Nous nous sommes donc remis en route en direction des roches de la Vallée des merveilles et de son refuge afin de ne pas perdre trop de temps.

Après avoir descendu le sentier de la baisse de la Valmasque, nous nous retrouvons dans un vallon relativement plat qui permet aux jambes de récupérer un peu.

S’en suit un sentier qui serpentent entre amas rocheux jusqu’à arrive à la zone des gravures.

Itinéraire encaissé entre la Baisse de la Valmasque et le refuge des Merveilles

Cette zone étant strictement interdite aux visiteurs non accompagnés de guides, nous continuons notre chemin en se contentant d’admirer les gravures accessibles aux randonneurs qui ne souhaitent pas débourser la somme de 16 € par personne pour un guide. Sachez que si vous souhaitez voir de plus près le secteur réservé, il vous faudrait être présents aux alentours de 8 heures au refuge des merveilles. Avoir réservé le guide à l’avance et prévoir une randonnée d’environ 3-4 heures juste pour les peintures.

Moulage de gravures rupestres - Vallée des Merveilles

Au milieu du chemin, entre la baisse de la Valmasque et la vallée des Merveilles, comme nous l’avait prédit notre papy croisé plus tôt, le ciel nous tomba sur la tête.

Équipés de nos petits impers et de nos housses de sac à dos nous voilà forçant l’allure pour rallier le refuge au plus vite avant d’être trempés.

Arrivés au refuge, nous attendons patiemment que la météo se calme en espérant pouvoir progresser un peu plus avant de faire la pause déjeuner. Malheureusement, la météo, l’heure et nos estomacs n’ont pas eu envie de nous faire plaisir. Nous avons donc mangé un morceau au refuge.

Après le repas, lorsque la météo devint plus clémente, nous reprenions la route pour entamer ce qui sera la plus longue et rude descente que j’ai eu l’occasion de voir dans ma vie.

Nous avons sillonnés pendant 4 heures les sentiers coupants au travers de la forêt, la piste 4×4 permettant au refuge de ne pas être trop isolé. Le tout, pour arriver éreintés et exténués au Lac des Mesches.

Bilan de cette rando dans la Vallée des Merveilles

Bien que cette randonnée aura été éprouvante pour moi comme pour les autres, et que par manque d’expérience, je m’étais trop chargé, je garde un merveilleux souvenir de ce moment. Les variations de paysages offertes par ce circuit sont à couper le souffle. La faune est présente et n’est pas timide. Et surtout, j’y ai survécu ! :p

Si je devais conseiller à mes amis un itinéraire, je n’en changerais pas. La déscente du refuge vers le lac des Mesches est difficile, mais je n’ose pas imaginer ce que cela peut donner en montée.

Et bien que j’ai déjà fais cette randonnée avec mes parents quand j’étais tout jeune, je n’avais pas en mémoire d’avoir autant souffert.

Les leçons que j’en ai tiré sont :

  • Ne pas charger inutilement son sac à dos
  • Ne pas s’imaginer que parce que c’était facile à 8 ans, ça l’est toujours 22 ans plus tard.
  • Profiter à fond car ces moments bien que difficiles sont magiques.
  • Je suis capable de me dépasser même quand la motivation n’est plus là (Oui j’en ai bavé surtout sur la fin)

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